Un dimanche aux faux airs de déjà-vu. Un dimanche de février, au goût sucré des croissants frais, à l’amertume d’un thé noir trop longtemps infusé. Un dimanche qui sent le curry et la coriandre à midi, mais aussi le brûlé d’un dalh qui a accroché. Un dimanche aux saveurs suaves d’un ristretto et aux traces de chocolat noir sur les doigts.

Un dimanche d’hiver au chaud, bercés par le blues de la guitare et la voix nonchalante de J.J. Cale qui tourne en boucle sur la platine.

Un dimanche à danser avec le vent, au creux d’une forêt de branches dorée par la lumière du soleil couchant. Les chemins qui n’en sont pas vraiment, ces fines langues de terre marécageuse qui se jettent dans l’eau sombre du lac. Les pieds dans la gadoue ou dans les feuilles rouillées qui craquent sous les chaussures, nous sommes allés jusqu’aux roseaux, pour regarder la brise les faire valser dans les lumières de l’hiver. Et en courant comme des enfants, nous sommes revenus à temps pour profiter des dernières couleurs qui s’évaporent dans le ciel, en même temps que les croassements des corbeaux. Les yeux grands ouverts sur la surface obscure de la mare qui ondule sous le vent, pour écouter chaque clapotis de l’eau juste là, sous nos pieds.

Nous étions ensemble et seuls, il ne manquait rien. C’était un beau dimanche ♡