Vous vous souvenez de notre escapade dans les montagnes du Jura, il y’a deux ans ? La dernière semaine de 2015 nous étions partis prendre l’air dans le Jura, pour la première fois. On avait embarqué les skis, en croisant les doigts pour que l’on puisse descendre une ou deux pistes… Bon, on avait finalement dû les laisser au placard, enfilant plutôt nos chaussures de rando pour des balades sous les sapins, et c’était déjà vraiment beau. Il avait neigé le jour du départ, distillant juste ce qu’il fallait de magie pour que l’on puisse se dire « Promis, on reviendra » !

Une promesse est une promesse, et je ne pouvais pas refuser cette jolie invitation à venir découvrir les Montagnes du Jura, pour un week-end de janvier :)

 

C’est la neige qui nous accueille en gare de Frasne ce vendredi midi. Des flocons plein les cheveux dès la sortie du train, il n’en fallait pas moins pour nous rendre complétement euphoriques. La vue sur le Lac de Saint-Point est complétement bouchée mais c’est vraiment comme ça que je trouve les paysages les plus jolis : cette ambiance feutrée et un peu magique, les milliers de flocons tout autour de nous, faisant danser avec eux des légendes et des mystères. En retouchant ces photos, je leur ai trouvées un air de cartes postales anciennes, la neige qui tombe au ralenti donnant l’image d’un hiver hors du temps, en monochrome.

Nous déposons nos bagages au bord du lac, à l’Hôtel des Rives Sauvages, et en ouvrant les rideaux le lendemain matin, on comprend tout de suite le surnom donné à la région : le petit Canada ! Les sapins enneigés, les nuages bas, le lac miroir : j’aurais pu rester des heures derrière ma fenêtre (ou dans la piscine du spa) à regarder les allers-retours des oiseaux au dessus de l’eau. Malgré le brouillard sur les hauteurs ce samedi matin, je suis impatiente de chausser les skis.


 Sur les pistes de Métabief

Nous avons rendez-vous avec Nicolas et Marlène de l’ESI de Métabief, ils seront nos guides pour ces quelques heures sur les pistes. Je ne vous cache pas que ce fut un brin frustrant d’avoir si peu de temps pour pouvoir découvrir le domaine, mais je dois dire que ça m’a mis l’eau à la bouche. Un moins loin que les Alpes depuis Lille, les pistes du Jura peuvent être une alternative pour un long week-end où le besoin de glisse se fait sentir. Alors oui, on oublie les boulevards sans fin des domaines alpins qui culminent à 3000 m d’altitude et les journées entières passées sur les skis, ici, on skie dans des forêts, en famille et c’est vraiment agréable.

Skier à Métabief c’est presque comme une balade. Partout autour de nous, des sapins, des mousses, et des petits morceaux de vie qui ont survécu au passage de l’homme. La première descente se fait dans la purée de pois, mais en haut des pistes, les nuages se dissipent pour nous laisser le temps de profiter de la vue sur la chaine des Alpes au loin et le Mont Blanc qui prend tranquillement le soleil. Les rayons dorés viennent se glisser entre les branches gelées et font briller chaque flocon du manteau de neige fraiche qui a recouvert les pistes.






En fin de journée, les remontées ferment petit à petit et la dernière descente arrive. Avant de partir, j’ai vraiment envie de pouvoir capturer l’ambiance qui se dégage de la rencontre entre la brume, le soleil et les sapins… On reste un très long moment sur une piste rouge, attendant patiemment que la vue se dégage, que le soleil perce enfin. On sait pourtant qu’il n’est pas très loin, mais l’épais manteau de brouillard est tenace. Alors on attend. Sur la piste Printemps, les skieurs défilent sans s’arrêter, mais nous on attend le soleil. J’aurais aimé le voir percer, déchirer, arracher le brouillard de ses poignards dorés, mais je ne m’attendais pas à cette ambiance irréelle, et même quelque peu mystique.

Une rando-raquette sous les étoiles

Le soleil est déjà tombé lorsque nous avons rendez-vous avec Guy, guide de montagne depuis 23 ans dans la région. Il me raconte que c’était son premier boulot, un job d’étudiant pour ne pas quitter la montagne. Une passion qui au fil des saisons est devenue son métier. J’aime vraiment ces rencontres montagnardes, j’aime connaître le parcours de tous ces sportifs, mordus de leur région, qui aiment faire découvrir un bout d’eux mêmes aux voyageurs de passage. Après nous avoir équipées et rassurées « Je n’ai jamais su lire une carte ! », Guy ouvre la voie. Une « autoroute blanche » comme il aime à l’appeler (comprenez, une large voie toute damée) peut nous conduire facilement et rapidement au refuge, mais lui, préfère prendre des chemins de traverse dans la forêt pour nous y mener. Ne dit-on pas que le trajet est toujours plus important que la destination ? :)

Le ciel est couvert lorsque nous entamons notre marche, alors on allume les frontales. Et dans les faisceaux de lumière, apparait toute l’humidité de la nuit, le froid et nos respirations. Des faisceaux qui guident nos pieds, éclairent seulement quelques branches au dessus de nos têtes et nous permettent de suivre la trace dans la neige. Mais qui y’a t-il tout autour de nous, là, dans l’obscurité que nos lumières n’atteignent pas ?



En sortant d’un sous bois, le ciel s’est dégagé, et alors que l’on traverse une clairière de pâturages, Guy nous propose d’éteindre nos frontales, pour se laisser guider par les reflets de la Lune sur la neige. L’expérience est belle : les bruits sont amplifiés, les sens aux aguets. Nos yeux s’habituent vite à cette semi-obscurité bleutée, et j’ai l’impression de découvrir un monde nouveau. On fait confiance à nos pas dans la neige, les discussions se font plus rares, préférant porter notre attention sur la nuit qui nous enveloppe.

On avance sous les étoiles, les yeux non plus rivés sur nos raquettes mais vers les cimes des sapins, et même encore plus haut, là où le ciel noir qui paraissait vide quelques minutes auparavant est soudainement devenu le plus beau des spectacles.

En à peine une demi-heure nous arrivons à l’Auberge de la Grangette pour profiter d’une belle soirée autour de raclette, de fondue franc-comtoise et de vin blanc jurassien. Les joues sont rouges du froid, du foyer de la cheminée ou d’avoir trop ri, on sait plus vraiment.

S’initier à la conduite d’attelage

En me posant devant mon clavier, je ne savais pas vraiment comment aborder cette activité, si je devais vous en parler ou faire l’impasse sur cette expérience. Alors comme toujours, c’est avec honnêteté que je décide de vous raconter ce que j’ai ressenti ce jour-là, les émotions qui m’ont serré les tripes et questionnements qui me sont passés par la tête.

Le lendemain, nous avons rendez-vous avec Fabrice, musher dans le Jura, pour une activité que j’avais un jour gribouillé dans ma whishlist d’expériences rêvées. J’étais comme une gosse de pouvoir enfin « faire du chien de traîneau », de pouvoir goûter à cette sensation de liberté et de communion avec la nature. Sauf que cette fois-ci, plutôt que de se laisser porter, je vais moi-même conduire le traîneau : Gribouille, Laïka, Démon et Daïkal et moi allons faire équipe. La balade débute tranquillement, mais très vite je prends conscience de la difficulté de trouver le bon rythme, le bon équilibre et… c’est la chute ! Sous mon manteau islandais je meure de chaud, alors je n’imagine même pas ce que ça doit être les petits loups qui doivent me tirer. Nous ne sommes pas en Laponie, au Groenland ou en Alaska, la neige commence à fondre par endroits, mais eux ont toujours leur duvet d’hiver qui leur tient bien trop chaud pour une journée comme celle-ci. Alors, dès que je peux, pour les aider au maximum, je cours derrière eux en poussant mon traîneau.


Les paysages qui défilent sont magnifiques et la sensation de glisse est vraiment sympa, mais je dois avouer que j’étais bien trop concentrée sur mon attelage pour en profiter pleinement. Les traineaux se suivent, si le premier s’arrête, tout le monde doit stopper. N’est pas musher qui veut, et n’ayant jamais conduit de traîneau, je suis sans cesse en train de les freiner dans leur lancée pour ne pas perdre le contrôle. Je m’en veux de ne pas réussir à bien gérer la vitesse et l’effort de mes chiens qui auraient envie de courir plus vite, de dépasser le traineau devant eux. J’avais hâte de rentrer, de les détacher et de les laisser se rouler dans la neige pour qu’ils puissent réguler leur température, et pour leur faire des tonnes de câlins !


Je suis partie sans vraiment questionner l’activité, mais le déclic s’est fait face à la situation. Je suis certaine que les chiens sont aimés et choyés par leurs maîtres, mais je reste partagée. Une toute petite part de moi (celle nostalgique, rêveuse et naïve) sourit d’avoir pu vivre cette expérience dont j’avais longtemps rêvé, mais la plus grosse la questionne encore. Tout d’abord parce que ces chiens polaires sont plutôt habitués à des températures négatives, alors dans nos régions au climat tempéré et surtout quand la neige n’est plus vraiment là, cette activité ne me parait plus vraiment adaptée pour eux. Et puis surtout, je ne doute pas que guidés par de vrais mushers les chiens sont habitués et prennent du plaisir à courir et se dépenser, mais lorsque ce sont des débutants qui sont aux commandes des journées entières, et commettent des erreurs qui épuisent les animaux, c’est surement une autre histoire ? Prenez des raquettes, les paysages du Doubs sont vraiment beaux à explorer ! ;)

 

Où manger ?

Rendez-vous à Midi Treize, à Pontarlier. Un salon de thé et restaurant végétarien qui propose de la cuisine bio, locale et de saison, tenu par Léa et son frère. La tarte poireaux panais, noisettes et tofu que nous avons goûté me fait encore saliver rien qu’en l’écrivant ! Après le repas, on file dans la cuisine pour un cours de pâtisserie (60€ / personne) : au menu ce jour là, des pancakes vegan, un beurre de poire (la révélation !), des galettes franc-comtoises. L’équipe est adorable, la déco soignée. Pour un goûter, une pause le midi ou un atelier cuisine le soir, vous passerez un bon moment, et ce n’est pas Martine, une habituée des lieux, qui vous dira le contraire :)

Recette du beurre de poires :  700g de poires / une pincée de vanille / 2 belles cuillères à soupe de purée d’amande blanche // Éplucher et couper les poires en dés. Les mettre dans une casserole avec la vanille et faire réduire en compote à feu doux en évitant d’ajouter de l’eau (il ne faut pas que ce soit trop humide). Une fois bien cuites, égoutter les si besoin et mixer finement les poires avec 2 bonnes cuillères de purée d’amande ! À tartiner sur des pancakes (ou à manger à la petite cuillère ^^). J’ai aussi testé la recette avec des pommes, mais c’est vraiment meilleur avec les poires !

L’Auberge de la Grangette, pour une bonne soirée au coin du feu dans un refuge de montagne. On y accède à pieds (pour redescendre en luge !), en ski de fond ou en raquettes par un chemin de 1,5 km. L’ambiance y est joyeuse, réconfortante et hyper conviviale. C’est l’endroit parfait pour prendre sa dose de fromages de petits producteurs locaux !

Côté Cuisine, à Jougnes. Même si la salle parait très classique, dans l’assiette, les saveurs sont fines et délicates. Le chef compose de vrais plats végétariens (à demander lors de la réservation) qui ne sont pas les accompagnements des plats de viande, comme dans beaucoup de restaurants. Un régal de la mise en bouche (cette croquette au comté juste délicieuse !) au dessert !

La Couronne, à Jougnes également. Une cuisine plutôt traditionnelle mais des produits frais de producteurs locaux et des spécialités régionales à base de fromage.


Où dormir ?

L’Hôtel des Rives Sauvages à Malbuisson dans le Doubs, propose des suites pour 2 à 6 personnes, avec cuisines équipées si l’on veut pouvoir prendre son petit déjeuner en pyjama et se faire apporter les croissants frais dans son lit. Tous les logements ont une vue sur le lac Saint-Point et ça c’est vraiment agréable ! La déco est tout en sobriété, et le gros plus de cet endroit, c’est surement le spa, lui aussi avec une vue sur le lac pour complétement déconnecter. // À partir de 90€ la suite pour 2 personnes, accès au spa inclus.


Les activités

Une heure de ski, de snowboard ou de télémark (soyons fous !) à l’ESI de Métabief // à partir de 36€ pour un cours individuel. Si vous aimez skier mais que vous avez un peu peur, je vous conseille vraiment de réserver une ou deux heures de cours en tête à tête avec un mono. Cela permet de reprendre les bases mais surtout de retrouver confiance pour pouvoir pleinement profiter des pistes par la suite :)

Pour une excursion en raquettes, adressez-vous à Cédric Faudot ou Guy Jeantet, les fondateurs de Noa Guides : Ils organisent aussi des sorties en fatbike (retrouvez notre expérience en fatbike juste ici), des excursions spéléo-fondue, du canyoning, des randonnées, ou des sessions d’escalade. // 160€ l’excursion rando-raquette nocturne, pour un groupe de 6 personnes

Si vous avez toujours voulu savoir comment le comté est affiné, vous pouvez aller au Fort Saint-Antoine, visiter les caves d’affinage du comté bio Marcel Petite. Même si la visite était animée avec le sourire, je ne suis personnellement pas du tout une adepte de ces visites guidées. La cave d’affinage reste toutefois impressionnante à voir avec ces milliers de meules alignées (fun fact : si on les empilait toutes, on dépasserait la hauteur de l’Evrest ^^). Il y’a une dégustation à la fin de la visite, mais pour acheter du fromage, je vous conseille plutôt de vous diriger vers une petite coopérative afin de pouvoir goûter différents types d’affinage (et pour acheter du Bleu de Gex ou du Morbier).

 

Comme d’habitude, je reste libre du contenu que je partage par ici et mes impressions sont sincères :) Merci à Justine et Anna d’avoir été à notre écoute et pour l’organisation au top de ce week-end dans les Montagnes du Jura, de l’arrivée sous les flocons jusqu’au départ-sprint ! Et un clin d’œil à Laëtitia, Mymy et Angéline pour les bons fous rire ;)