Août 2017.

Berlin est arrivée comme une surprise en cette fin d’été. On m’a souvent parlé de cette ville que tout le monde adore et cela faisait longtemps que j’avais envie d’aller voir de mes propres yeux cette capitale à l’Histoire et au passé si riches. Je l’imaginais brute, sans fard, destroy, sale, triste même. J’y voyais des palissades recouvertes de tags défraichis, des affiches déchirées, de la rouille, des murs bétonnés et austères. Mais je la savais animée, artistique, créative, vivante, le cœur battant au rythme d’une musique électro. J’entendais d’ici les sons mécaniques dans les sous-sols sombres et les rires étouffés par les acouphènes. Alors oui, on m’aurait décrit une ville de cette manière, je ne suis pas vraiment sûre que j’aurais eu envie d’y aller. Mais pour moi Berlin c’était tout ça et surement plus encore : elle m’intriguait, elle m’attirait.

 


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Comme les images que je m’étais faites de Berlin, à première vue, l’architecture n’a rien de très charmant : les bâtiments sont froids, gris, ternes, les rues sont très larges. Mais après l’effondrement du mur, un renouveau architectural s’est emparé de la ville pour voir sortir de terre ce qui fera le Neues Berlin  . Il me faudra y revenir pour découvrir les bâtiments les plus intéressants, car mes courtes explorations dans la partie sud-est m’ont surtout permis de voir des grues qui se mêlent un peu partout aux immeubles et aux usines désaffectées. Cependant, je n’avais pas imaginé tous ces arbres dans les rues, ni cette large rivière qui coupe la ville en deux et offre des espaces de respiration.

En la traversant, j’y ai ressenti cette effervescence qui anime les berlinois, l’agitation du matin sur les routes quand c’est l’heure de pointe, la fougue le soir dans les bars cachés derrières les tôles ondulées qui passent de l’électro. L’extravagance des habitants dans leurs looks aussi rebelles que minimalistes.

 

Aujourd’hui, je ne peux pas vous proposer un city guide ou vous parler de Berlin de façon très objective, car je sais que trois petits jours, c’est vraiment beaucoup trop court pour l’appréhender à sa juste valeur. Berlin est immense, et il m’aurait fallu beaucoup plus de temps pour prendre le rythme de la ville, pour traverser tous ses quartiers à pieds ou à vélo, pour aller boire des bières dans les bars et découvrir ce qu’on mange par ici. Berlin, est une ville qui se vit et je sais qu’il faudra y revenir. En attendant de pouvoir bientôt refouler ses rues, j’espère réussir à vous partager un peu l’ambiance magnétique que j’y ai trouvé.

 



Le mur de Berlin, East Side Gallery

Les premiers pas dans la ville sont un peu hasardeux. Je suis bêtement le gps qui me mène à l’East Side Gallery, un peu perdue, un peu déboussolée. Sur le trajet, je retrouve ce que j’avais imaginé de la ville : des palissades recouvertes de tags pas très beaux, qui cachent des squats (ou des bars peut-être ?) et j’arrive assez vite devant le début des vestiges du mur de Berlin, sur l’East Side Gallery, seule portion du mur encore debout, longue de 1,3km. Ne connaissant pas bien l’Histoire de cette période, de ce rideau de fer, j’ai du mal à imaginer ce que cela pouvait bien représenter pour les berlinois. Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre, j’avais seulement en tête ces photographies de la jeunesse allemande, à califourchon sur le mur, bras levés en signe de victoire après la chute du mur qui avait séparé la ville en deux pendant 28 ans. 28 ans. En novembre 2017, cela fera 28 ans qu’il est tombé, que Berlin est à nouveau Berlin.



 

Aujourd’hui, le mur est recouvert de fresques d’époque réalisées juste après la chute du mur et d’œuvres de street art plus actuelles portant des messages de paix. Autour, les grandes avenues sont remplies par la circulation et des immeubles se construisent un peu partout. On passe devant ce morceau de passé en tout innocence, en croquant dans un cornet de glace, en prenant des selfies devant les murs colorés, sans vraiment réaliser. Comme si tout était oublié. Mais ce mur reste là, comme une cicatrice jamais vraiment refermée, encore un peu douloureuse.

 

The Barn Roastery

Dans chaque ville que je visite, j’essaie de trouver un café torréfacteur. C’est mon petit plaisir. L’odeur du café torréfié sur place qui embaume la boutique suffit pour me donner le sourire pour la journée. Alors, je me suis levée tôt, j’ai traversé la ville à pieds en même temps que tous les habitants qui partaient au travail, j’ai commandé un cappuccino ultra crémeux en regardant passer les gens. Et c’était certainement un des meilleurs cafés jamais goûté jusque là, surement grâce à cette odeur de grains torréfiés au fond de la pièce qui se diffusait et charmait tous mes sens ! C’était simple, douillet, un moment juste pour moi. Et puis je suis repartie avec un paquet de café pour faire durer le plaisir de retour à la maison en me promettant de m’accorder ces petites pauses dans mon quotidien lillois. Et bonheur, de retour à Lille je m’aperçois qu’un de mes coffee shop préférés utilise les grains de The Barn ♡ (Lillois.es, si vous voulez vous régalez, filez donc chez Tamper!)


Si vous voulez vous aussi vous remplir les narines d’odeurs de café, c’est ici > The Barn Roastery 

Jackie’O

Vous l’aviez peut-être suivi sur mes stories instagram, mais la surprise c’était aussi cette invitation d’Olympus à venir tester leur tout nouveau boitier EM-D OM10 Mark III dans la capitale allemande. Des instagrameurs venus de toute l’Europe étaient conviés pour l’évènement et je savoure pleinement la confiance que l’équipe France m’a accordé en m’invitant ! J’utilisais déjà depuis plus de deux ans le tout premier de la famille EM-D et j’étais impatiente de pouvoir découvrir ce nouveau petit bijou et ce qui avait évolué. On ne change pas une équipe qui gagne, le nouvel Olympus correspond à tout ce que je recherche dans un appareil : petit et léger comme le mien, il se glisse lui aussi dans la poche de ma veste pour les randonnées, discret, facile à dégainer et rapide à déclencher, il est aussi pratique lors de citytrip ou pour les photos de rue. Mais je suis bluffée par la netteté et la précision des mises au point et des profondeurs de champ pour un hybride !



Présentations, réunions, whorkshops photos et vidéos étaient au programme de ces 2 journées pour nous permettre d’explorer les nouvelles fonctionnalités de l’appareil. Après une balade en bateau sur la Spree, on découvre un lieu totalement berlinois, Jackie’O (fermé depuis). Un espace en plein air, caché au bout d’un ponton sous les arbres, squat organisé avec un bar, un food-truck pour le café, des tentes et des canapés pour se poser, une partie restauration, un dj et une boule à facettes : l’endroit parfait pour discuter, boire des coups et danser toute la nuit autour du feu de camp. Un de ces endroits à l’atmosphère vibrante dont seule Berlin à le secret.


Olympus Perspective Playground

Après être passée au Palais de Tokyo à Paris, en Espagne, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Autriche, en Suisse et au Danemark, l’exposition Perspective Playground s’est installée à Berlin pour le mois de septembre. Une expérience intéressante qui invite le visiteur à explorer les œuvres à travers le viseur d’un appareil photo Olympus et à poster sur les réseaux. J’aime beaucoup le fait de trouver des nouveaux points de vues, d’aiguiser son regard, de faire vivre les œuvres en les expérimentant pour ne pas rester passifs face à elles, mais dans l’ensemble, je suis restée assez dérangée par ces visiteurs qui se mettaient constamment en scène pour les réseaux sociaux (#duckface #regardecommejeposebiendevantcemurcoloré). Par contre, j’ai été complétement embarquée par le lieu, cette ancienne centrale électrique réhabilitée, ouvrant des points de vue intéressants sur les œuvres et sur le corps dans l’espace. Une toile de fond brute, un laboratoire dont l’architecture ne pouvait pas être plus parfaite pour accueillir cette exposition expérimentale.




Seule exception à mon ressenti, cette œuvre de Xaver Hirsch « La vie est un vortex et aucun accident vasculaire cérébral » qui aura su me captiver. Je vous conseille d’aller y jeter un œil par ici : www.xaverhirsch.de

 

Dîner au bord de l’eau au Freischwimmer

Un endroit unique en pleine capitale, le restaurant Freischwimmer (« le nageur libre« ) est situé tout au bord d’un petit canal de la Sprée. Un endroit tout en bois patiné, avec de larges fenêtres sur la nature, qui prend des airs magiques le soir tombé, quand toutes les guirlandes de guinguettes s’allument et se reflètent dans l’eau. À l’intérieur, des grandes tables où l’on s’installe pour se retrouver, discuter, trinquer. L’ambiance conviviale et les bons petits plats te font sentir comme à la maison, un petit cocon dans une si grande ville.




 

De Berlin je retiendrais ses contrastes, sa créativité, son âme pas forcément visible au premier regard, mais celle qui nous emporte sans que l’on s’y attende. Une ville magnétique, expérimentale, un laboratoire pour l’art, l’architecture et la mode. Berlin, pétillante pas du tout à l’image de ce que je pouvais imaginer de l’Allemagne.

 

 

Alors oui, c’était très rapide, trop. Et je sais que je n’ai qu’effleuré la surface de cette capitale et qu’il me faudra y revenir. La prochaine fois ? Je débusque les photomatons vintage pour repartir avec des souvenirs, je vais prendre le petit dej chez Roamers. Je me plonge encore plus dans l’Histoire de cette ville entre les déambulations pour découvrir l’architecture et les pauses au bord de l’eau. Et vous, quelles adresses ou lieux me conseillez-vous pour un prochain city trip à Berlin ?


Olympus nous a offert ce boitier à la fin du séjour en 2017, mais j’ai appris il y a quelques mois que la marque arrêtait complétement la production d’appareils photos… oups ! Vous me posez souvent des questions sur instagram concernant mon boitier alors si ça vous intéresse, vous pouvez retrouver une story à la Une avec une FAQ  juste ici.

Ce voyage, c’était il y’a trois ans (du coup, je vous parle d’une expo terminée et d’un lieu qui n’existe plus… merci Alice !), néanmoins, j’avais quand même envie de venir par ici pour vous partager un peu de ce Berlin que j’ai découvert et que j’ai aimé. J’espère que ça vous aura plu !