Avril 2016, c’est sans nous concerter, que le barbu et moi nous offrons un long week-end surprise à Porto pour nos anniversaires ! Comme une envie larguer les amarres, de profiter de beaux instants loin du boulot. Oui mais voilà, un autre voyage surprise-magique aura déjoué nos plans cette année-là : nous partons en Égypte ! Avril 2017, les billets d’avion et le logement réservés, c’est autour d’un verre de vin et d’un plateau de fromage d’anniversaire qu’il m’apprend qu’un mois plus tard nous serons à Porto :) À 2h de vol seulement de Lille, c’est la destination parfaite pour un citybreak de quelques jours, loin du quotidien.

 



Début mai, nous imaginions rencontrer Porto sous un soleil éclatant. Il fait gris mais qu’importe, nous avons bien décidé de profiter de cette pause urbaine rien que pour nous. Dans la valise les jupes fluides et les manches courtes sauront patienter encore un peu :) À la sortie du métro, les premiers azulejos recouvrent déjà des façades entières d’églises et d’habitations et je découvre une ville perchée sur une colline : des ruelles pavées qui grimpent, des façades colorées, des maisons enchevêtrées, il me tarde de partir fouler les pavés de cette ville avec lui.


Et ce soir, à l’ambiance d’une taverne, à ces airs de guitares lointains, à nos sourires, à nos verres de vin qui se vident et nos têtes qui tournent déjà un peu, je présage – je sais – que ces quatre journées feront un bien fou.

J’ai été étonnée de trouver à Porto, des adresses si trendy, à la déco hyper léchée, où les typos des enseignes rivalisent avec celles d’Amsterdam ou de Londres. Mais pas besoin de lever les yeux très longtemps pour s’apercevoir que bon nombre des façades de la ville sont laissées à l’abandon. Maisons aux volets fermés, murs décrépis, azulejos abîmés, la ville parait se faner peu à peu. Avec des yeux de touriste pour le week-end, je me suis d’abord dit qu’il était dommage de laisser une si jolie ville dans un tel état, mais avec un regard plus aguerri on se met à la place des habitants : les bâtiments du centre historique de Porto sont classés au Patrimoine mondial de l’Unesco et on comprend aisément que la restauration des façades demande un investissement financier trop important. Beaucoup d’habitants déménagent dans des tours à l’extérieur de la ville, laissant Porto se dégrader lentement. Des projets de réhabilitation sont heureusement mis en place pour que la ville retrouve peu à peu ses couleurs et l’on sent que la ville invaincue bouge, se développe, se restaure.



Te voilà donc Porto, tout en contrastes, comme enveloppée dans ton passé de ville portuaire et commerçante, mais secouée, balayée, soufflée par les rafales d’un renouveau tant attendu.








La vétusté des bâtiments ne nous a pas échappé, mais pourtant ce n’est pas ce que l’on retient de Porto. J’ai aimé toutes ces rues qui grimpent à t’en gainer les mollets, les ruelles labyrinthiques du quartier Ribeira qui borde le Douro, les linges étendus et battus par les vents qui sèchent aux fenêtres (cette image si fidèle aux villes du sud ♡), les points de vues auxquels l’on ne s’attend pas au détour d’une rue, les couleurs sur les murs et les visages tannés par le soleil.



J’ai été inévitablement fascinée, attirée, happée par ces pans de murs entiers d’églises ornés d’azulejos, les façades et les bas reliefs souvent rococos, symbole d’un Portugal très croyant. Je me souviens aussi de ces bribes de street-art poétique que j’ai cherché du coin de l’œil tout au long de ces quatre journées. Les bâtiments et les usines portuaires, témoins de son passé de ville commerçante. J’ai aimé toutes ces vues sur les toits ocres et cette impression d’avoir parfois atterri à Port-Réal. Ses parcs et sa proximité avec la mer, les siestes à l’ombre des arbres, le vent qui s’engouffre dans les rues, les cris des mouettes & la douce odeur des embruns. Les maisons qui ont vécu et les architectures ultra-modernes qui ne nient cependant pas le passé.



« Ne demande jamais ton chemin à celui qui sait. Tu pourrais ne pas te perdre. »

Simone Bernard-Dupré

Alors on a trainé, grimpé des marches, fait des détours, traversé des ponts, pris le bus comme les locaux et le tramway comme les touristes. On a avalé 20 bornes par jour sans s’en rendre compte, on s’est quelques fois égarés, mais ces errances au ralenti nous ont finalement permis de mieux nous repérer. Porto, on t’a vite apprivoisée. Quel petit plaisir de traverser une ville totalement à pieds, y reconnaitre les rues, y flâner comme si l’on habitait ici, savoir s’il faut prendre à droite ou à gauche sans avoir besoin de sortir son gps.


Comme à Madère, c’est la gentillesse des habitants que je retiens. Ce papi qui nous a invité à s’abriter sous sa terrasse en attendant que l’orage passe, puis qui est revenu 10 minutes plus tard en nous proposant de nous prêter son parapluie pour que nous puissions continuer notre balade. Les vestiges des portugais remontant au CM2, on a marmonné quelques mots d’anglais avant de très vite s’apercevoir que l’on n’avait pas besoin de parler la même langue pour comprendre sa grande générosité. Cette dame qui, voyant que nous cherchions notre chemin nous a spontanément proposé de nous aider. Et Rui Barandas. Cet homme qui nous a abordé un soir, alors que nous étions seuls au milieu du hall central de la gare São Bento, le nez levé pour essayer de décortiquer les scènes des magnifiques azulejos. Ce bonhomme – un ancien professeur d’Histoire portugais vivant à Londres, aujourd’hui guide – a pris trente minutes de sa soirée pour nous raconter avec passion l’Histoire du Portugal au milieu de ces murs de la salle des pas perdus.



Porto, la chaleureuse, la populaire. Porto la belle surprise de ces 28 printemps. L’impression d’être comme à la maison, de ne pas se sentir en trop. Quatre petits jours pour se créer une routine, se trouver des cantines et vouloir y revenir encore pour s’enivrer de ton vin sucré, de ton vent salé, de ta douceur de vivre, de tes ocres et de tes bleus.

Alors, c’est un avec un large sourire, que je me replonge aujourd’hui dans ces photos (même si la jolie lumière dorée du sud que j’attendais secrètement n’était pas avec nous cette fois-ci) et j’espère que ce premier aperçu aura su vous embarqué un peu avec nous. Mais ne partez pas tout de suite ! Je vous laisse cliquer juste en dessous pour découvrir Porto à travers ses bonnes adresses food & déco, ses jolis points de vues et églises immanquables :)

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