Je me souviens de la botte de ski tirelire faite en métal par mon tonton posée sur la cheminée, une brique, impossible à soulever. Toute l’année on venait y glisser des billets et quelques petites pièces ocres, en attendant les vacances de février. Nos vacances préférées, celles que toute la famille attendait. L’été, c’était la campagne, le vélo dans les champs, la forêt, les longues journées dans le jardin, la piscine gonflable, quelques week-end en bord de mer, les après-midi chez Papi et Mamie… mais c’est l’hiver que l’on guettait tous avec impatience. C’est l’hiver qui nous faisait rêver.

« Vous préférez que l’on finisse les travaux ou que l’on parte au ski ? » La réponse était chaque fois unanime ! Et c’est comme ça que chaque veille de vacances d’hiver, nous regardions Maman ranger le coffre – comme une partie de Tetris – avant de partir dans la nuit noire pour 8 heures de route direction les stations des Alpes. Je me souviens des longues heures sur l’autoroute, du paquet d’Arlequins et des pastilles Vichy de Papa, de la « cibi » qui faisait résonner la voix de mamie dans la voiture « on s’arrête à la prochaine aire, kilomètre 367.3 ». Je me souviens de l’arrivée sous la neige, de la galère des chaines à mettre dans les lacets, des appartements pour 15 personnes avec cousins-cousines, tatas-tontons, Papi-Mamie. Les odeurs de fromages, les Balistos glacés par le froid, les casse-croûte sur le bord des pistes. Les journées sur les skis de l’ouverture à la fermeture des remontées : « C’est bon tout le monde est là ? On y retourne ? », les petits derrière les grands, les grands comme modèles, profs, moniteurs.

Je ne crois pas avoir assez remercié mes parents pour nous avoir emmené passer chaque vacances d’hiver sur les pistes, depuis que l’on marche. De nous avoir appris à patienter ces longs mois d’école, pour se réjouir et profiter de ce cadeau. De nous avoir permis de rêver devant tant d’arrêtes acérées, de sommets enneigés, de montagnes majestueuses. De nous avoir poussé à surpasser nos peurs de la pente, des tempêtes de neige, ou de celle de perdre nos orteils tant le froid nous glaçait les os. De nous avoir bercé de neige, de montagnes et d’aventures. De nous avoir appris à ouvrir les yeux sur la nature et à toujours rechercher l’évasion. Parmi toutes les belles valeurs qu’ils nous ont transmises, je crois qu’elle est une de celles que je chéris le plus :)





Tous ces souvenirs je les ai construits dans les Alpes, qui nous ouvrait ses bras chaque année. Alors par tradition, depuis ces vacances familiales, nous ne nous sommes jamais risqués à pousser la route jusqu’aux Pyrénées. Surement aussi beaucoup par flegme, lorsque l’on comptait le nombre de kilomètres à parcourir pour traverser la France et surtout avec un brin de mauvaise foi. Soyons honnête, autour de moi j’ai toujours entendu dire que les pistes étaient moins bien et que la neige était moins bonne dans les Pyrénées, sans jamais le remettre en question, sans jamais avoir osé le vérifier par moi-même. Alors quand la station d’Ax 3 Domaines nous a invités à découvrir la région, nous étions trop curieux pour passer à côté. Trop curieux et surtout trop pressés de se faire enfin notre avis.

3 domaines pour en profiter

Cette troisième semaine de janvier, après un redoux, un épisode de pluie et la tempête Carmen (on a même pu observer du sable soufflé tout droit du Sahara sur certaines pistes), malgré la météo imprévisible et capricieuse, on a quand même bien profité tous les jours des pistes.



Sans surprises, c’est un régal de skier entre les sapins de Bonascre, mais pour trouver une meilleure neige, il faut grimper au domaine du Saquet ou descendre les pistes du domaine des Campels depuis la Couillade de Llerbes qui culmine à 2305m d’altitude. Avec ces trois domaines exposés différemment tout au long de la journée et si la météo est de notre côté (il y’a eu beaucoup de vent la semaine où nous y étions, et pas mal de remontées étaient mises sur pause), on trouve forcément des pistes pour satisfaire tout le monde : des bleues larges pour apprendre mais aussi de bonnes pentes très agréables dans les rouges et les noires. Une petite station à taille humaine et familiale qui permet de prendre son temps, sans forcément passer toute la journée sur ses skis. Pour les mordus de ski alpin, le domaine n’étant pas très grand, je ne conseillerais pas forcément les forfaits à la semaine au risque d’avoir des impressions de déjà vu, mais quel bonheur pour les Toulousains de pouvoir venir si facilement pour un week-end !


Descendre les pistes en fatbike à la tombée de la nuit

N’ayant pas vécu l’expérience, je laisse Alex prendre la parole – Il est 16h30 lorsque les derniers skieurs rentrent tranquillement, mais nous, nous avons rendez-vous avec Loïc. Dernière remontée, on saute dans le télésiège, les vélos suspendus dans le vide au siège juste à côté de nous. C’est parti, j’enfourche le fatbike. Loïc m’assure qu’avec des pneus légèrement dégonflés, on a une bien meilleure adhérence sur la neige ou même sur du verglas. D’abord surpris que le vélo tienne si bien en montée, je comprends qu’il va surtout falloir maîtriser le dérapage pour la descente. On emprunte la Griole, la piste verte entre les sapins qui rejoint Bonascre. Après avoir raccompagné tous les skieurs (dont Alice), les pisteurs rentrent à la station : on a les pistes pour nous tous seuls, au calme, avec les dernières lumières du soleil sur la montagne. Pas besoin de mettre la frontale cette fois-ci, mais l’expérience doit être encore plus insolite. Je comprends que rouler sur la neige c’est un véritable jeu d’équilibriste, à coup de petits dérapages contrôlés. Mais on se prend rapidement au jeu et je m’amuse vite à m’essayer à quelques zigzags et à ressentir quelques frayeurs !



Les quelques kilomètres de la piste défilent et c’est déjà la fin. On n’a droit qu’à une seule descente pour en profiter, alors on le fait à fond. L’activité est encore peu démocratisée, mais sur certains domaines, une piste est réservée au fatbike, afin de pouvoir dévaler toute la journée sans risques pour les skieurs. Une expérience inédite qui permet de profiter et de découvrir le domaine skiable autrement et d’expérimenter de nouvelles sensations de glisse. Facilement accessible, même pour un novice en VTT, c’est aussi une façon, pour ceux et celles qui n’aiment pas skier de prendre un peu d’altitude et de pouvoir profiter de la montagne, avec un guide au top !

Se prélasser dans une source d’eau chaude en pleine forêt

Ce matin là, Stéphane, notre guide passionné de montagne et d’Histoire, et son border colley Tondo, nous conduissent au cœur de la vallée du Nabre pour une balade en forêt d’une petite demie-heure jusqu’aux sources d’eaux chaudes de Mérens. Même si la ville est située sur un axe très fréquenté vers l’Andorre, la « route du pastis », l’endroit est gardé presque secrètement. Seule la belle église Romane est indiquée sur les panneaux touristiques.



À 1200 m d’altitude, on emprunte des chemins que des paysans ont foulé 1000 ans avant nous, en pleine forêt, avant d’arriver à notre destination. D’en haut, à travers les arbres nus on distingue difficilement les petits bassins bleutés. Mais pourtant, en contre-bas se cache bien une source sulfureuse naturelle chauffée à 37°C et aménagée par les badauds de passage en trois bassins pour se prélasser en pleine nature. Ce jour-ci, la neige avait fondu, mais je vous laisse imaginer le bonheur que cela doit être d’entrer dans une eau chaude en pleine forêt et de voir les flocons tomber tout autour !


Les eaux soufrées les plus chaudes des Pyrénées coulent dans les rivières souterraines d’Ax-les-Thermes. La ville est donc un point de chute idéal pour les curistes, mais des bassins ont aussi été aménagés en ville pour tous. Le petit rituel après une journée de ski, c’est d’aller tremper ses pieds dans une eau qui sort à 77°C ! Détente assurée :)

Si enfin vous en voulez plus, nous pouvons vous conseiller d’aller faire un tour aux Bains du Couloubret, d’anciens thermes romains avec bassins intérieurs et extérieurs, des saunas, des hammams et de nombreux bains bouillonnants chauffés naturellement à 38°C. Pour avoir déjà vécu l’expérience d’un massage des jambes après le ski, je vous conseille forcément d’y réserver un soin !

 

Faire une randonnée en ski nordique

La plus grande surprise de ce séjour dans les Pyrénées c’est la découverte du ski de randonnée nordique. Un mélange entre le ski de fond que l’on connait et le ski de randonnée. Pour plus de stabilité, les skis sont un peu plus larges et un peu plus lourds que des ski de fond traditionnels, mais ce qui change surtout, ce sont les carres, comme sur le ski alpin. Un entre-deux qui permet de faire du hors piste en forêt ou dans les plaines du plateau de Beille ou de la Chioula.

Philippe nous apprend que c’est l’activité idéale pour les débutants, car elle permet de trouver son point d’équilibre ainsi la stabilité nécessaire à la pratique du ski alpin, sans se soucier de la pente ou de la vitesse qui sont deux paramètres effrayants lorsque l’on ne maitrise pas bien.


J’avais l’image d’une activité très physique (je ne me suis pas trompée sur ce point !) mais aussi lassante. Et c’est sur ce point que j’avais tout faux. J’y ai retrouvé le même sentiment de bien être que lors d’une randonnée, la difficulté en plus ! Ce besoin de ralentir la cadence, de se reconnecter avec la nature, d’avoir la montagne pour nous seuls, sans bruits parasites. Je vous parlais dans cet article sur l’Ardenne, du besoin de reconsidérer le temps, de se recaler au rythme de la nature et j’ai pris conscience, qu’en plus de l’effort physique, on retrouve aussi tout ça dans la discipline du ski nordique.

 


Et puis Philippe, notre guide nous a surtout fait prendre conscience d’une chose que j’avais occulté jusqu’alors. Je n’avais jamais remis en question tout ce qu’impliquait la pratique du ski alpin, par égoïsme peut-être, parce que j’aime trop skier ! Je me réjouissais de l’immensité de la montagne, de la nature qui s’ouvrait devant moi à chaque descente. C’est grisant de prendre de la vitesse, de maîtriser les virages, de sentir le vent s’engouffrer dans sa capuche et la neige rouler sous les spatules, mais j’avais des œillères : des forêts rasées pour construire des pistes, de l’eau pompée dans les rivières souterraines pour alimenter de réserves d’eau pour les canons à neige, toute l’énergie pour faire tourner les remontées mécaniques. Sans parler de tous les immeubles où s’entassent les citadins chaque hiver. Et même si des efforts sont fait pour essayer rendre les stations de France un peu plus vertes (replantage d’arbres, canons à neige alimentés en partie par des conduites EDF, énergies renouvelables ou hydroélectriques pour faire fonctionner les remontées…), que reste-t-il au printemps, quand la neige a disparue ? Sur les domaines de ski de fond, quand l’hiver est passé, les pistes redeviennent des sentiers de randonnée prêts à accueillir les marcheurs pour la nouvelle saison d’été, sans infrastructures métalliques qui lacèrent les paysages, sans cicatrices.



Cette lumière ♡ Un petit air d’Écosse non ?

 

Comment y aller ?

Ax-les-Thermes est accessible en 2 heures de train depuis Toulouse (une navette gratuite ou le petit train, fait ensuite la liaison entre la gare et le centre ville). Hyper pratique pour y passer un week-end. D’autant que la station propose aussi une offre Skirail train + forfait qui vaut vraiment le coup. Par exemple, pour les étudiants, l’offre à 62€, comprend 2 jours de forfait et l’aller-retour en train. Je viens de regarder séparément, le voyage en train est à environ 42€ et le prix de 2 journées de ski est de 52€. Le calcul est vite fait !


Où dormir ?

Nous avons logé au Clos Saint-Louis, tenu par l’adorable Philippe, qui a retapé ces studios il y’a 3 ans. Quatre beaux appartements très bien équipés pour 2 à 8 personnes, où l’on se sent comme à la maison. Situé en plein centre ville tout proche des bons restaurants et de la télécabine, Le Clos Saint-Louis est le bon point de chute (pour les plutôt bon budget) à Ax-les-Thermes. Surtout que l’on peut emprunter un appareil à raclettes pour les soirées à base de fromage fondu ! D’ailleurs, et tous les ariègeois.es vous le diront, testez impérativement les fromages locaux pour la raclette : brebis, « bleu de chèvre », Moulis ou encore raclette Bethmalaise !

J’ai aussi repéré ces appartements juste sublimes : Le Passage. Déco chinée, matières brutes, skis, raquettes et luges anciennes, on se voit bien avec une bande de potes autour d’une raclette sur une grande table en bois !

Même si les studios de la Résidence Le Grand Tétras auraient besoin d’un bon gros rafraîchissement déco et mobilier, de draps plus confortables (et disons-le car c’est important, de PQ plus doux ^^), l’avantage de cette résidence c’est surtout son espace détente thermal : piscine, jacuzzis, hammam et sauna. Après une bonne journée dehors rude pour les jambes, il n’y a rien de plus reposant et ressourçant que de prendre soin de son corps.

Dans tous les cas, nous vous conseillons de loger dans le village d’Ax-les-Thermes et non sur la station de Bonascre. Les appartements y seront certes au pied des pistes, mais l’ambiance de la jolie ville est bien plus sympa pour sortir le soir au resto ou pour boire un verre. Le centre ville n’est pas très grand, mais prenez un logement proche du télécabine pour ne pas avoir à traverser toute la ville avec les chaussures de ski aux pieds ! Sinon, pour être tranquilles et pour ne pas avoir à porter vos skis matin et soir en ville, vous pouvez réserver des consignes à ski (chauffées) en haut, à la station. C’est un petit budget à ajouter au prix du forfait, mais c’est vraiment pratique ! (pour 6 nuits de consignes comptez 45€ par exemple).


Les activités

Toutes les activités que nous avons testées lors de ce séjour sont proposées par le Bureau des Guides. Ski de rando, cascade sur glace, raquettes, alpinisme, fatbike, ski hors pistes… Si vous avez besoin de grands espaces ou envie de vivre de belles expériences, vous pouvez faire confiance à Simon, Stéphane ou encore Loïc (et aussi tous les autres j’imagine). Des guides de haute montagne indépendants, passionnés par leur métier et réunis par l’envie de partager ce qui les fait vibrer au quotidien : la nature et la montagne. Pour des leçons de ski, renseignez-vous auprès de l’ESF, sur le plateau de Beille, vous pouvez même vous initiez au biathlon !

2h de Fatbike avec Loïc : à partir de 45€   //  Une sortie en raquettes avec Stéphane : à partir de 24€  //  Une leçon de ski nordique avec Philippe : 42€ pour 1 ou 2 personnes

Vous pouvez aussi prendre rendez-vous avec Michel d’Azimut 360 pour une sortie parapente ou une session de Snake Gliss (dont la patronne du Rendez-vous nous a parlé avec des étoiles plein les yeux) : tous les soirs, à la fermeture des pistes, grimpez à 2000m par le dernier télésiège et descendez une piste bleue sur une votre luge, accroché.e à celle de la personne devant vous ! Pour plus de sensations, on nous a conseillé de grimper dans la dernière luge. Vous nous direz ? ;)


Où manger, où boire un verre ?

À Ax-les-Thermes, si vous aimez vraiment bien manger, réservez une table chez Couteaux Fourchettes, un très bon restaurant qui nous a été conseillé par le patron du Rendez-vous. Produits frais, cuisine japonisante et pleine de saveurs, c’est le meilleur endroit où nous ayons mangé. Vous pouvez aussi tester la bonne cuisine de l’hôtel Le Chalet pour un repas à la fois simple et raffiné et un service aux petits soins. Si vous préférez une cuisine qui met à l’honneur le fromage et des plats des familles filez au P’tit Montagnard (je vous conseille la fondue aux girolles ou le risotto de crozets au parmesan). Pour trinquer, direction le Grand Café pour goûter la bière locale.

Pour une pause en bas des pistes de Bonascre, arrêtez-vous au Rendez-vous : Sandra et Cyril ont ouvert les portes de leur restaurant pour la première saison après avoir tenu quelques années un restaurant plus bas dans la station. Service adorable, burgers réconfortants et, critère important pour des Lillois, ils ont une très bonne sélection de bières pression ! Il y’a aussi Lou Cantou, une jolie déco et plats simples pour cette institution de la station.

Si vous avez une voiture, nous vous conseillons de faire un peu de route pour aller manger à La Maison Lacube. Philippe Lacube a tout plaqué pour vivre dans les Pyrénées, au pied du Plateau de Beille. Avec sa famille, ils mettent un point d’honneur à valoriser le circuit court, les produits locaux, et une agriculture raisonnée. Dans l’assiette, des produits simples mais bien assaisonnés, bien travaillés pour mettre en valeur les vraies saveurs (je ne me vois pas vous parler des grillades qui sont leur spécialité, mais par contre je peux vous dire que les glaces artisanales au yaourt ou à la myrtille sont une véritable tuerie). La Maison Lacube c’est aussi une boutique qui vend directement aux consommateurs ses produits. Si vous voulez faire le plein de fromages, de miels ou de confitures à la myrtille, filez à la Boutique de la Ferme, dans le centre ville d’Ax-les-Thermes.

Sur le domaine du Chioula, Francois et Celine, anciens propriétaires d’un refuge de montagne, ont repris il y’a deux ans le restaurant avec une vue à 180° sur la chaine de montagnes des Pyrénées ariégeoises, pour créer La Marmotte Toquée : tout est fait maison, en privilégiant au maximum les produits issus de l’agriculture bio et locale. Je vous conseille la Marmotiflette, de délicieuses frites maison à tremper dans une crème à la tomme de lait de vache labellisée bio… le plat régressif et réconfortant par excellence !


PS:

Une info inclassable dans les différents sujets évoqués ci-dessus (et un peu improbable sur Tippy !) mais j’aurais aimé le savoir : prévoyez vos meilleures crèmes hydratantes pour les mains, le visage et des baumes à lèvres et tartinez vous non stop ! Je ne sais pas si c’est dû à l’eau de là-bas, ou seulement à l’air qui y est très sec, mais vraiment, ne lésinez pas haha !

 

Comme d’habitude, je reste libre du contenu que je partage par ici. Merci à Nicolas, Yoan et Jacques pour votre accueil ainsi qu’à tous les guides passionnés qui ont croisé notre chemin. Je ne vous ai pas encore tout dit, il me reste une très belle aventure à vous raconter. Mais pour ça j’ai besoin d’encore un peu de temps pour la digérer et pouvoir mettre les bons mots sur notre première expérience de l’alpinisme.

Et vous, vous connaissez les Pyrénées ?

2018 dans les sommets ?❄⛷ #Ax3domaines #cavaskier Cliquez pour tweeter