« 29 avril 2017 – 22:10, à bord de l’Airbus A330 XL Airways
À 36 min de l’arrivée, les premières terres du continent américain se dessinent, ou plutôt, s’illuminent sous mes yeux. Là, sous nos pieds, 8400 m plus bas, c’est Providence. Je dormais à points fermés quand nous survolions la côte canadienne,  Halifax – St John’s, mais l’accent québecois du pilote et la zone de turbulence que nous avons traversé m’ont doucement sorti du sommeil. Les yeux piquent mais les bruits sont sourds, les voix feutrées, un cocon douillet qui m’enveloppe, que je ne veux pas quitter. Je ne quitte pas le regard du hublot, peut-être comme pour me persuader, que si, ça y’est j’ai bien traversé l’Atlantique. Bienvenue à New-York !
Plus que 15 minutes de vol. 3 007 m. « Approche finale » retenti la voix du commandant dans un haut parleur saturé. Il est encore 3h45 du matin pour mon cou endolori et bientôt je foulerais les rues vibrantes de la ville. Pourtant je n’avais jamais rêvé cette destination, surement trop occupée à imaginer qu’elle serait trop grande pour moi, trop bruyante, trop « trop » en somme. Et puis je repense à cet article, l’ambiance et la lumière des photos, les mots si bien choisis de Sam m’avaient pourtant piquée au vif, en bouleversant tous les stéréotypes que j’avais sur la ville. Alors que je n’avais jamais éprouvé l’envie de visiter New York, je me disais désormais « peut-être, un jour ». Et lorsque l’occasion s’est présentée par surprise, je n’ai pas beaucoup réfléchi et j’ai dis oui à l’invitation d’XL Airways à venir découvrir Brooklyn, le street art et le gospel à New York…8 jours plus tard, je suis dans cet A330, attendant patiemment l’atterrissage, les doigts qui dansent sur mon appli Note pour vous raconter tout ça.
Plus que 5 minutes, les lumières de la nuit scintillent et se rapprochent, les artères rectilignes se dessinent et la baie apparait. 915 m, dernier virage, la skyline parait toute petite mais est déjà impressionnante. »
« Putain, ça y est ».

« 29 avril 2017 – 06:32, Even Hotels Brooklyn
New York m’a tirée des draps avec rage, violence. La chambre aux rideaux fermés s’illumine pourtant toutes les secondes dans un bruit assourdissant. Le tonnerre frappe à ma fenêtre sans prévenir. Mais, encore toute endormie, j’ai du mal à réaliser qu’il est là, juste là et il trop tard quand j’ouvre les rideaux pour voir danser les éclairs sur Manhattan…
Je me sentais déjà si petite en arrivant hier et ce matin, à l’aube, je découvre New York en colère, j’ai peur de pas être à sa hauteur, qu’elle m’engloutisse toute entière… »



Ce sont les mots que j’écrivais, depuis ma chambre du 15 étage de l’Even Hotel à Brooklyn. Je n’ai pas dormi de la nuit, décalquée par le vol et surtout bien trop absorbée par le spectacle de la nuit sur les buildings de Manhattan et le Brooklyn Bridge au loin. Je choisis donc sur la carte du breakfast le smoothy le plus stimulant au chou Kale & pommes et un bagel au saumon, avant d’aller fouler les trottoirs new-yorkais.

Si cette ville peut en faire fantasmer plus d’un, de mon côté, je n’avais jamais rêvé à NYC. Pour moi, New York c’était la circulation, les foules, les lumières, le bruit et la surconsommation. On avait beau me dire qu’elle était bien plus que ça, je ne sais pas dire pourquoi, mais elle ne m’avait jamais vraiment attirée. J’étais curieuse de la découvrir – accompagnée de Mathieu qui y a vécu pendant un an – mais je ne m’attendais pas à l’aimer aussi rapidement ! Je m’y suis souvent sentie bien petite au milieu de toutes ces artères immenses, ses gratte-ciels à l’infini, mais pourtant j’ai eu cette sensation étrange de faire partie d’elle, comme si on s’était déjà rencontrées, comme si elle avait quelque chose à me raconter. « Il ne faut pas avoir d’idée préconçue. Il faut sortir et laisser la rue vous parler » disait le street-photographe de NYC, Bill Cunningham…





… alors je l’ai écoutée. En quatre petits jours on a couru et traversé la ville du Bronx à Brooklyn, on a essayé de prendre notre temps, et on aurait surtout aimé que nos journées durent 48h pour ne rien manquer ! J’ai adoré lever le nez vers le ciel à chaque coin de rues vers les citernes d’eau et les cheminées de vapeur. J’ai adoré regarder les new yorkais.es traverser les rues en imaginant leurs vies. J’ai adoré sa nuit, ses lumières, son énergie. J’ai adoré être anonyme, faisant partie d’un tout, observant la vie qui file à toute vitesse. Une fois n’est pas coutume, j’ai aimé courir après le temps, parce que je savais que ce serait éphémère, qu’il fallait faire vite, essayer de tout ancrer en moi.

Six mois Un an après ce voyage* qui m’aura fait tourner la tête dans tous les sens, j’ai atterri, repris possession de tous les sentiments qui m’ont traversé, prête à vous raconter enfin NYC, telle que je l’ai vécue en cette fin d’avril 2017. Trop rapidement, mais toujours intensément ! NYC cette ville des pépites encore un peu secrètes et de tous les clichés, de tous les contrastes. Cette ville de la rue, des rooftops de Manhattan pour un cocktail face aux buildings, ces gratte-ciel mythiques qui attirent des centaines de personnes pour les couchers de soleil. La ville des grandes artères rectilignes remplies de taxis jaunes, des rues bondées, sur-éclairées, où tout est fait pour sur-consommer. Il y’a bien sûr eu les incontournables Times Square, Central Park, Top of the Rock et Dumbo. Mais on a aussi traversé des quartiers plus « confidentiels » que j’aurais aimé explorer plus longuement. Je ne m’attendais pas à trouver toute cette frénésie si attrayante, alors laissez-moi vous partager les expériences qui m’ont marqué pendant ce voyage, celles qui pour moi, font que New York est tellement New York !

* Comment ça cet article est resté 6 mois dans mes brouillons à être lu, relu, trituré, modifié, rectifié, avant de voir le jour ?


Prendre de la hauteur à Manhattan

Je crois que c’est la première image qui me venait en tête lorsque je pensais à New York. La folie des grandeurs, les gratte-ciel oppressants. Exactement ce qui ne me donnait pas du tout envie de m’y rendre. Et pourtant, j’ai tout de suite été saisie par la largeur des avenues qui offrent de nombreux points de vues, sans avoir l’impression d’étouffer malgré le grouillement perpétuel des voitures et des gens partout. Alors très vite, on a envie de prendre de la hauteur pour observer tout ça depuis les airs, pour prendre du recul sur la ville, pour voir comment s’articulent les rues et les boroughs qui construisent Manhattan.

Depuis le Whitney Museum of American Art – Meatpacking

Dans le quartier du Meatpacking en pleine gentrificaiton depuis quelques années, filez vers le Whitney Museum of American Art qui regroupe les œuvres de grands noms d’artistes américains. Vous reconnaitrez les Hopper, les Lichtenstein et le fameux Three Flags de Jasper Johns. J’y ai découvert les touchantes linogravures d’Elizabeth Catlett mais j’ai surtout été soufflée en arrivant devant ce mur qui met en confrontation/symbiose une œuvre du Keith Harring et une œuvre de Basquiat, pionniers de l’art underground dans les années 70. Une émotion à laquelle je ne m’attendais pas en me retrouvant soudain si proche d’une toile de Jean-Michel Basquiat, dont la touche vraiment particulière aurait pu me retenir des heures, scrutant chaque détail.

Mais un autre spectacle était à vivre dehors. Les terrasses du musée qui offrent des vues sur le quartier et sur la Highline, cette coulée verte new yorkaise, un chemin de fer réhabilité en balade qui traverse la ville. C’est depuis ces terrasses que pour la première fois j’entrevois le sommet de l’Empire State Building, et même si je ne l’avais jamais fantasmé, il faut dire que ça fait quelque chose ! Je croise le regard d’une œuvre de JR, et découvre la ville sous un autre angle. Je vois ce que je n’avais, bêtement, jamais imaginé de NYC, je retrouve ce côté très brut et industriel des briques rouges que j’aime tant dans des villes comme Anvers ou Londres. Ce ne sont que les premiers instants à NYC et ils bousculent déjà tout ce que j’avais imaginé. Et c’est tant mieux !



Depuis le Top of the Rock – Midtown

Alors oui, tellement cliché, mais c’est sans doute la vue à ne pas manquer à NYC. Pour le coucher du soleil c’est un bordel monstre sur le toit du Rockfeller Center, chacun jouant des coudes pour se faire une place dans la jungle des selfies sticks, mais on doit l’admettre, le spectacle est tout de même saisissant. Là-haut, on s’offre un tête à tête avec l’Empire State Building, la star de tous les blockbusters américains qui se pare de ses couleurs nocturnes. C’est aussi d’ici que l’on peut voir Central Park grignoter les immeubles de Manhattan. Contrairement à d’autres géants tout autour, la dernière terrasse du 70 ème étage du Rockfeller Center n’est pas vitrée, ce qui permet de profiter pleinement du spectacle. L’air frais et le vent accentuent encore plus la sensation vertigineuse, on touche le ciel, littéralement !



Si vous prévoyez la visite de plusieurs monuments, nous vous conseillons de vous munir du CityPass (122$) et de réserver vos places et votre heure d’arrivée. Il vous donne accès à 6 attractions à NYC. Pour un plus court séjour optez plutôt pour le pass C3 à 76$ qui ouvrira les portes de 3 visites au choix sur les 10 proposées par le CityPass.

Depuis le One World Observatory – Lower Manhattan

La tour achevée en 2015 offre sans doute la vue la plus « show à l’américaine » ! Je ne vous ferais pas de spoil, mais l’ascenseur qui monte les 102 étages en moins de 50 secondes est assez impressionnant, mais ce n’est rien comparé au spectacle sons et lumières qui nous attend tout en haut de cette Freedom Tower de 541 mètres / 1776 pieds (la date historique de la déclaration d’Indépendance des USA) ! On voit les rues de la ville grouiller sous nos pieds et l’observatoire offre des points de vues sur tous les principaux quartiers de NYC. Le pont de Brooklyn parait si proche, la statue de la Liberté est tellement minuscule et les lumières de Times Square sont visibles de très loin ! Le plus touchant reste le mémorial du 11 septembre en contre bas, où les bassins sans fond qui matérialisent les emplacements des Twins Towers sont cerclés de lumière et rendent soudain concret toutes ces images que l’on a en tête depuis 2001…





Les bonnes adresses de Manhattan

Pod39, un roof top sous les arcades en briques et les guirlandes guinguettes, pour boire des cocktails au cœur de la ville qui s’anime sur les avenues en contrebas // Birch, un tout petit café à deux pas du Flatiron Building, où sur le comptoir, à côté d’un panneau « NO WIFI », on peut trouver des cartes avec des idées de phrases pour entamer une conversation avec un.e inconnu.e ;) // Oculus, une gare et un centre commercial au pied de l’OWO qui m’a évoqué l’élégance d’une raie manta. L’architecture est vraiment belle et lumineuse //  Murray’s Bagels, à emporter pour les manger à Central Park //  Mamoun’s Falafel, les meilleurs de Greenwich Village //

 


Découvrir le quartier de Williamsburg

En sortant du métro sur Bedford Avenue un samedi, on est plongé.es dans un flux de passants, comme une vague qui déferle pour finir par s’échouer au Smorgasburg, temple de la street food. Mais parfois, dans les rues perpendiculaires à l’avenue, on retrouve une ambiance de village, plus calme, quelques tables sur un bout de trottoir, des vieilles voitures, des maisons en bois. Arpenter les rues de Williamsburg c’est prendre le pouls du quartier, se laisser porter par les fresques de street art, les murs de briques, les escaliers de secours, les puces sur les trottoirs. J’aurais aimé y passer une journée entière pour vivre au rythme des habitants, goûter le café de tous les torréfacteurs et repartir avec un paquet de grains dont l’odeur de grillé embaumerait ma valise, commander une bière à la Brooklyn Brewery, danser dans un bar aux murs en briques, me perdre dans chacune des rues et découvrir chacun de ces lieux qui font toute l’atmosphère de Williamsburg, ce quartier branché, vintage, familial et un peu carrément hipster.







Les bonnes adresses de Williamsburg

Smorgasburg, de la streed food les pieds dans le sable (je vous en reparle un peu plus bas) // Brooklyn Brewery, pour une bière dans la brasserie locale // Mast Brothers, les plus belles tablettes et du bon chocolat. Il y’a aussi quelques places pour s’installer à l’intérieur (pour un chocolat chaud en hiver) // Radegast Hall & Biergarten, de la bière et des concerts qui donnent envie de danser toute la nuit // Devocion, du café Colombien torréfié sur place dans un lieu brut et industriel, on ne peut pas faire plus hipster // Toby’s Estate Coffee, un autre café-torréfacteur // Butler Bake Shop and Espresso Bar, ah si, on peut peut-être faire plus hipster ^^ // & dans Greenpoint : The Brooklyn Barge, une péniche face à la skyline de Manhattan : c’est la guinguette hipster du quartier // Wilcoxson Brooklyn Ceramics, pour rapporter une jolie tasse made in Brooklyn dans sa valise

 




 


Assister à une messe gospel dans le Bronx

Entrer dans une église pour écouter une messe, c’est une expérience attendue lorsque l’on pense à New York, mais je ne saurais que trop vous la conseiller tant elle m’a bouleversée. Pour cette deuxième journée, nous avions rendez-vous non loin de Times Square pour une visite guidée avec Dwen de l’agence Harlem Spirituals, qui propose des tours de NYC en bus. Je ne suis pas fan de ces visites guidées, préférant souvent arpenter la ville comme je l’entends, au hasard des découvertes et j’étais plutôt sceptique de ce qui nous attendait. Mais, Dwen nous a raconté l’Histoire de NYC avec passion et humour, et ça, ça change tout !

Notre regard s’aiguise et le voyage devient complétement différent lorsque l’on prend conscience du passé de New York. Dwen nous apprend comment la ville s’est construite, comment l’Apartheid qui s’est répandu dans le sud rural des États Unis à conduit toute une population à migrer vers le Nord. Comment la mise en service du métro en 1904 a accéléré le développement urbain de Manhattan – le cœur financier de la ville – et a forcé les différentes couches de population à s’installer à la campagne, là où les maisons de bois étaient moins chères, apportant avec eux toute leur culture à Harlem. Comment Harlem s’est battu pour l’égalité des droits en marchant contre le racisme…

Nous avons traversé Manhattan (« Manna-hata » en indien : l’île aux colines) jusqu’à Harlem, pour y découvrir la naissance du jazz à l’Apollo Theater, où les artistes avaient deux minutes pour tenter leur gloire. Dans cette rue résonnent encore les voix d’Ella Fitzgerald, de Billie Holiday, d’Etta Jones, de Prince et de Michael Jackson, toutes et tous venu.e.s se frotter aux jugements du public.



65$ pour le Gospel Tour à Harlem, dimanche ou mercredi matin

Puis nous avons rejoint le Bronx, pour assister à une messe gospel dans la très sobre église Friendly Baptist Church, un ancien supermarché qui a brûlé et que le pasteur a racheté pour en faire une église et rassembler sa communauté. J’ai d’abord eu le sentiment d’être de trop ici, tout de suite étiquetée « touriste », lorsque l’on nous a installé.es sur les bancs habituellement réservés aux choristes, face à la salle, face aux habitants, derrière le pasteur. Cela donnait vraiment cette image horrible des touristes blancs venus chercher un peu d’exotisme dans une communauté noire. Ce n’est pas du tout comme cela que l’on voulait partager ce moment, alors on s’est vite éclipsé.es, pour aller s’installer au milieu des gens, pour chanter avec eux, vibrer avec eux, danser et pleurer avec eux. Pour simplement être ensemble, sans frontières de langues ou de culture. Je suis athée et c’est dingue comme cette expérience m’a remuée sans que je m’y attende : c’est beau et touchant de voir tous ces gens qui se rassemblent dans la douleur et dans les joies, se répondent, se soutiennent, créant un réseau informel qui efface toutes les inégalités. J’ai été émue par ces femmes autour de moi, leurs sourires chaleureux quand elles nous ont tendu le petit imprimé de la messe du jour pour que l’on puisse chanter avec elles. J’ai partagé leurs regards désapprobateurs pour ces touristes sans gènes, debout au milieu de la salle, un ipad dans les mains pour prendre des photos et vidéos comme si l’on était au spectacle ! Non, c’est une messe, les gens prient ici et ça m’a mise en colère de voir que certains ne savent pas respecter ça, voulant à tout prix repartir de vacances avec leurs images bien clichées de chanteuses de gospel à NYC. J’ai pleuré tout le long de cette messe, les émotions en pagaille et je vous conseille fort de pousser la porte d’une église à New York (l’appareil photo au fond du sac s’il vous plait) pour simplement vivre ce moment.

Et comme le gospel est à la racine de toute forme musicale comme RnB, le Soul ou le Funk, nous sommes allé.es manger au Cotton Club, une ancienne salle de concert d’Harlem qui a vu défiler Duke Ellington ou Louis Armstrong sur sa scène. Aujourd’hui, l’endroit a changé d’adresse et semble plutôt surfer sur l’Histoire et le succès que porte son nom en proposant de partager de la soul food (pain de maïs, poulet frit et autres plats traditionnels) dans une atmosphère prohibition des années 20. Et même si j’ai adoré la folie de la chanteuse et l’énergie du groupe, je ne recommanderais pas cet endroit car j’ai trouvé que tout ça faisait très « divertissement pour touristes ». Je ne pense pas que les new yorkais.es viennent passer leurs soirées ici et je suis sûre que l’on peut réussir à retrouver une ambiance plus vraie et plus authentique en poussant la porte d’un club de jazz partout ailleurs à New York ;)



Dwen nous répétait que New York est une ville qui a toujours su s’adapter et aller de l’avant grâce concept du lien social entre tous. J’avais du mal à comprendre comment dans une ville si immense, qui va à 1000 à l’heure et rend tout le monde anonyme, ce lien social pouvait encore exister. Et pourtant, c’est bien dans la rue que l’on retrouve l’âme de New York. Toutes les interactions sociales se font à l’extérieur : on se réunit, on se donne des nouvelles, on mange, on s’entraide, on y travaille. Et j’ai aussi pris conscience lors de ce tour de tout ce qui fait l’essence même de New York. Sur chacune de ses briques sont gravés ce passé difficile de l’esclavage enraciné au cœur de la culture américaine ; l’immigration qui a créé ce brassage culturel et forgé les liens entre tous (1 personne sur 3 à NYC est née à l’étranger) ; ce rapport à l’argent qui fait d’elle la ville de la démesure, de tous les paradoxes et des inégalités (c’est la ville la plus riche et la plus corrompue des USA, où vivent 4% de multi-millionaires du pays mais aussi plus 61 000 SDF dans les rues).

 

C’est une ville d’aujourd’hui, bien ancrée dans le présent, mais sur tous les murs de New York, au milieu de tous les combats du passé, résonnent aussi les rêves de se construire une nouvelle vie, de recommencer, de rêver à demain, en plus grand.


Explorer le street art dans Bushwick

Deux fois plus grand que Paris, plus qu’un borough, Brooklyn ressemble plutôt à une ville à part entière, avec ses différents quartiers. Et Bushwick est le nouveau quartier en pleine mutation de Brooklyn. Situé à l’est de Williamsburg, le quartier de Bushwick – à l’image de son voisin – est en train de changer, de se gentrifier. Comme beaucoup de ces endroits industriels et mal famés autrefois, Bushwick profite aujourd’hui d’un renouveau apporté par les étudiants en art ou en architecture qui viennent habiter et créer dans des lofts industriels réhabilités en apparts-ateliers. Un quartier branché-trendy-hipster où les bonnes adresses sont encore gardées secrètes des touristes, c’est ici que l’on compte aujourd’hui la plus grosse concentration d’artistes de NYC. Un quartier aux contours bruts, rebelles, destroy et miteux par endroits où tout est encore possible, où tout est à réinventer, où l’énergie créative transpire des murs.


C’est ici que nous a donné rendez-vous Élise, qui a fondé New York off Road pour partager sa passion et le coup de cœur immense qu’elle a eu pour New-York il y’a 10 ans. Son agence compte aujourd’hui 7 guides français expatrié.es à New York qui font découvrir aux curieux le New York des new yorkais.es, leurs cultures et les bonnes adresses. Elle nous a réservé un tour dans les rues de Bushwick pour nous parler de la naissance du street art à Philadelphie et son expansion à Manhattan, Brooklyn et le Bronx. Encore une fois, je ne suis pas férue de visites guidées, mais lorsqu’elles sont personnalisées et menées avec passion ça change tout !



Il existe plusieurs formules, mais pour une visite guidée personnalisée avec New York off Road de 2 heures, comptez 39$ par adulte – 25$ par enfant.


Les bonnes adresses de Bushwick

Dun-Well Doughnuts // Roberta’s pour des pizzas au feu de bois, réputées comme les meilleures de NYC. Pas de réservation possible, on vous conseille d’y aller le midi si vous ne voulez pas faire la queue pendant 2h le soir // Tradesman, pour une bière ou un café en journée // City of Saints Coffee, pour le lieu canon ! (on n’avait malheureusement pas le temps de se poser pour déguster leurs cafés torréfiés sur place)



 


Manger dans un parc & faire un dîner crise d’épilepsie*

Un bagel à Central Park

Cliché ? Oui ! Mais, c’est la dernière journée, et impossible pour nous de repartir sans avoir pique-niqué à Central Park. On file acheter les délicieux bagels de Murray’s Bagels – vraiment délicieux ! – dans Greenwich Village avant de prendre le métro direction le poumon vert de la ville. Assis.es dans l’herbe à l’ombre des arbres et des gratte-ciel, voilà New York comme dans les séries ! Au milieu de tout ce petit monde venu profiter du soleil pour dormir, lire, pique-niquer, faire une partie de volley, jouer de la musique… je me surprends à y reconnaître des endroits où on été filmées quelques courses poursuite de New York Unité Spéciale (haha, j’assume ^^). Et je me dis que sous la neige et les lumières de Noël, Central Park doit être encore un peu plus magique ! Les pieds dans la neige et les mains au fond des poches, la patinoire sur le lac et les chocolats chauds dans les moufles ♡  (et non, on refuse les promenades en calèches tirées par des chevaux malades et maigrichons, il n’y a rien de romantique là-dedans…)

De la street food à Smorgasburg – Williamsburg

Matthieu nous emmène sur l’East River State Park, un de ses endroits préféré pour profiter les pieds dans le sable et le vent salé dans le cheveux, de la skyline de Manhattan. New York est une ville portuaire, une ville qui vit sur l’eau (4 des 5 boroughs se trouvent sur une île) et pourtant je n’avais pas un seul instant pensé trouver pareil endroit à New York (#shame) ! On oublie bien vite les grandes avenues et la folie des rues en s’installant dans le parc. Ouvert tous les week-end d’Avril à Octobre, le marché à ciel ouvert de Smorgasburg est vraiment l’endroit parfait pour une pause dehors ! Des food-trucks à perte de vue, on ne sait plus si l’on a envie de manger mexicain, de bonnes frites belges, une raclette ou un ramen…

Un falafel à Greenwich Village

22h, après avoir traversé NYC dans tous les sens, on a faim, très faim et envie de falafels ! On se dirige donc vers Greenwich Village chez Mamoun’s Falafels. Le lieu est minuscule alors on emporte nos assiettes bien copieuses et on s’installe dans un parc pour enfants le long de la 6ème avenue. Pitas délicieuses et le plus beau fou rire du séjour, cette soirée rassemble pour moi tout ce qui fait l’ambiance de New York : tout se passe dans la rue !

Un dhal et des naans dans East Village

Deuxième soirée à New York et Matthieu tient à nous faire découvrir une des adresses qu’il préfère, sans rien nous dire, en voulant garder le mystère toute la soirée. Il nous fait traverser tout Manhattan jusqu’à East Village, au loin, on aperçoit des lumières s’agiter dans tous les sens, et c’est devant un décor complétement psyché que l’on arrive. Deux restaurants en haut de quelques marches dont les portes entrouvertes laissent sortir des musiques Bollywood dans la rue. Matthieu nous conduit dans celui de droite, Panna II Garden. À l’intérieur, les plafonds et les murs de la minuscule pièce sont totalement recouverts de guirlandes lumineuses de toutes les couleurs, on doit se baisser pour avancer jusqu’à notre table ! Ce n’est pas le meilleur indien que j’ai mangé et le service n’était pas super agréable (peut-être car on est arrivé.es à 23h ?) mais l’ambiance complétement délirante nous embarque loin, instantanément !

 


Traverser le pont de Brooklyn juste avant le coucher du soleil

Même si je n’avais jamais vraiment fantasmé sur New York, dès que j’ai su que je m’y rendais s’il y’a bien une chose que je voulais faire, c’était fouler le sol du fameux Brooklyn Bridge qui enjambe l’East River. Je ne sais pas, ce vieux pont suspendu en granit a quelque chose d’attirant, peut-être ce contraste entre le passé et les buildings de verre et d’acier en arrière plan ? On l’a traversé une première fois en taxi, dans la folie de la circulation puis on l’a vu depuis la rive côté Manhattan. Et déjà, il avait fière allure. Le soir même, c’est depuis le One World Observatory qu’il s’est présenté. Le lendemain on est passé.es par Dumbo pour admirer la skyline et le pont, mais nous n’avions pas assez de temps pour le découvrir plus longuement.

J’ai bien cru que l’on allait devoir repartir en se contentant de ça, mais c’est finalement le dernier soir, après avoir traversé la ville en courant que nous avons pu rejoindre le pont à temps pour profiter de la plus belle lumière de la journée. L’architecture de ce pont est unique, mais c’est surtout sa traversée qui rend l’expérience si particulière. Il y’a un vent puissant qui s’ajoute au vacarme assourdissant des six voies de circulation juste sous nos pieds. Et puis il y’a surtout ce monde fou tout autour, dans un espace restreint, où à chaque pas de l’autre côté de la ligne blanche on risque de se faire percuter par les cyclistes roulant à toute vitesse. Toute une expérience ! Mais malgré tout, on a pris notre temps, flânant un peu, levant la tête vers ses arcades, se penchant par dessus le pont, mettant plus d’une heure à le traverser en entier, tant les lumières apportaient ce petit supplément d’âme à ces derniers instants passés à New York…



S’imprégner corps et âme de la ville

… à pieds, en taxi, en métro ♡

Durant ces quatre courtes journées, j’ai perdu toute notion d’orientation, et c’est, je crois ce que j’ai le plus aimé ! Je me suis laissée guidée par Mathieu à travers toute la ville, les yeux fermés, pour simplement m’imprégner de tout ce que la ville avait à donner. Je me suis laissée enivrer par ces bourdonnements si new-yorkais des klaxons ou des sirènes de pompiers, par les cheminées de vapeur à chaque coins de rue, par les lumières dorées sur les briques, les passages piétons, les vendeurs de hot dog, les taxis jaunes, les secousses du métro, les rues sur-éclairées… Ce n’est que maintenant, avec du recul, que j’arrive enfin à situer l’ensemble des quartiers. Je ne vous cache pas que le timing était serré durant ce séjour de 4 jours, on voulait en voir beaucoup. C’est donc en faisant plus de 20 km à pieds par jour, en prenant le métro ou le taxi que nous avons pu traverser une bonne partie de Brooklyn, Haarlem, FiDi, Times Square et aller flâner dans SOHO, Greenwich Village, Tribeca ou sur la Highline. Traverser ces différents quartiers à été une expérience aussi passionnante qu’éprouvante, les rétines ont saturé devant ces géants de briques, de verre, d’acier, les talons ont souffert sur le bitume, mon capital sommeil en a pris un sacré coup ! Mais après tout, ce n’est pas ça New York ? La ville qui ne dort jamais ? ;-)

J’espère ne pas vous avoir assommé.es avec tous ces mots et toutes ces images & j’espère qu’il vous reste encore un peu de place pour quelques unes supplémentaires, comme des flashs de cette ville qui me reviennent en mémoire, un an après ♡ Je reviens vite, le temps de regrouper dans un deuxième article, un peu plus d’images des districts que nous avons arpenté, comme une dernière balade d’au revoir à la belle New-York :) À très vite !



 


XL Airways est une compagnie 100% française. Pour l’instant, les vols pour New York sont assurés d’Avril à fin Novembre, avec des trajets pour les fêtes de fin d’année (si vous rêvez d’un Noël à NYC c’est possible !).
Le gros point positif ce sont les horaires des vols : un départ dans la soirée – 19h45 – depuis Paris pour ne pas avoir besoin de poser une journée de congés pour le voyage et le vol retour part tard de New-York afin de pouvoir profiter jusque la dernière minute du séjour.
L’aller/retour est à partir de 389€, avec repas chaud et un bagage de 20kg en soute : ce sont souvent les vols directs les moins chers que vous pourrez trouver. Pour ceux qui en veulent un peu plus, des options sont disponibles pour choisir des plateaux repas cuisinés par des chefs, des repas « Cuisine du monde » ou des repas spéciaux. Pour les fans de cinéma, à bord, vous pouvez aussi louer des lunettes Skylights pour une immersion totale image et son (casque anti-bruits fourni). Avec mes grosses lunettes de vue, ça ne passait pas, mais je trouve l’idée canon ! Il y’a des prises à chaque siège mais pas d’écrans dans l’avion. Pas super pratique vous allez me dire, mais l’idée est de pouvoir connecter ses propres appareils (téléphone, ordi, tablette) au cloud de l’avion grâce à une application à télécharger avant d’embarquer afin de profiter des contenus. Tous ces petits bonus ont forcément un coût mais sachez que le vol est confortable sans avoir besoin d’options supplémentaires. La volonté d’XL Airways est d’offrir à tous le confort mais pas de superflu, c’est comme cela que la compagnie réussi à proposer des prix bas.
XL Airways dessert aussi Miami, Los Angeles et San Francisco, Israël, le Mexique, les Antilles françaises, Saint-Martin, Cuba, la République Dominicaine et La Réunion ♡ Alors, on part où ?

Ce voyage est une invitation d’XL Airways et NYCgo, il n’aurait clairement pas été le même sans Matthieu qui a su nous partager tous ses endroits chouchous. Merci donc à Matthieu, Sandra et Sophie pour avoir préparé ce voyage et été à notre écoute, ainsi qu’à la belle équipe Marion, Mymy et Julie pour les nombreux fous rire ! Ce billet n’est pas sponsorisé, et c’est toujours avec honnêteté que je vous partage ces voyages. Merci pour votre confiance et pour avoir lu jusque là ;-)